Pour surgir, la poésie n'attendra pas
Ni les guerres lasses de tes jambes
Ni les horreurs du monde
Qui tombent comme des confettis
Dans le jardin des commentaires.
Pour surgir, la poésie n'attendra pas
Le bon vouloir de la foudre
Et les lendemains de révolution
Qui s'appellent tous : Ordre moral.
Pour surgir, la poésie n'attendra pas
Le bluff de ton attitude
Le canapé où te résoudre
Et tes cheveux au goût de tabac froid.
Pour surgir, la poésie n'attendra pas
Que la mélancolie s'installe
Comme il y a toujours une place
Pour un lit de camp sous les étoiles.
Pour surgir, la poésie n'attendra pas
Un trou dans ton emploi du temps
Fait par une solitude embusquée.
Pour surgir, la poésie n'attendra pas
Ni que tu quittes ton type idiot
Ni le rapport du samedi soir
Ni le faciès des falaises
Vu de la vague qui se cabre.
Pour surgir, la poésie n'attendra pas
Que tu la captures du regard.
Non, pour surgir, la poésie n'attendra pas
Que tu la captures du regard.