dimanche 30 janvier 2011

Elle déjeunait d'un plat chaud en haussant les épaules.

La ligne de sa silhouette
La ligne de ses hanches
La ligne de nos vies
La ligne de chemin de fer,
Et tout ça à très grande vitesse.

samedi 29 janvier 2011

Café de la paix, La Rochelle.

La première fois de ma vie où j'entre au Café de la paix,
C'est l'éblouissement simple de se sentir bien.
Banquettes propices aux rêves miroirs
Traversés de passants armés de leurs regards,
Il est six heures du soir.
Je pense à filmer ce Café
Mais le souvenir d'une telle sensation
Capturée dans une petite boîte
Retransmet à peine la sensation du souvenir.
Ou bien il faudrait inventer une fiction
Pour retrouver
Ou supplanter
L'émotion d'une première fois.
Dans cette fiction
Assis dans ce Café de La Rochelle,
J'attends une fille.
Elle porte un prénom plutôt long et une jupe plutôt courte
Elle a des yeux chocolats
Qui sont les seuls yeux qu'on boit
Par petites gorgées.

vendredi 28 janvier 2011

Icône jour.

 à Caroline Ducey.

D'essence hollywoodienne :
La grâce et la vitalité,
Le beau visage affûté,
Jean Arthur chez Frank Capra,
Margaret Sullavan,
Ou Blanche Sweet qui chantait :
There's a tear for every smile in Hollywood.
Rencontre dans un restaurant de St-Quentin
Où je mange une sorte de Dame Blanche qu'ils appellent ici :
Souvenir d'enfance. 
Le lendemain après-midi
Aurélia lui fait une coiffure de lionne des steppes,
Elle dévore la caméra comme si c'était un steak.
Valse hésitante des regards et des mots qui feint l'assurance :
Le cinéma.
Faut-il passer par Romance pour devenir Delphine Seyrig ?
Était la question que j'avais sur les lèvres
Avant d'y avoir
Son joli grain de beauté en dessous de l'oreille.

jeudi 27 janvier 2011

The secret life of a movie star.

Arrivant à l'hôtel
Et attendant que l'équipe
Rentre du plateau de tournage
Pour le dîner,
J'ai regardé dans ma chambre
Un reportage
Sur le recyclage
Des Vuvuzelas.
C'est ça aussi,
Le cinéma.

mercredi 26 janvier 2011

Entre quatre murs.

Hier soir
Gare du Nord
Boulevard Magenta
17h
Un grand black
Met une torgnole à son fils.
Celui-ci s'effondre
Et sa tête
Heurte
Le pavé.
Il se relève en pleurant.
On imagine ce que ce doit être
Entre quatre murs.

mardi 25 janvier 2011

Neighboring countries inside me.

I live in the land where love comes true
And I wander in a land of unaccomplished love,
Neighboring countries inside me.

lundi 24 janvier 2011

Haïku de l'immuable.

Quand la pluie cesse et que mon coeur bat
Entre mille je reconnais
Le bruit de ses pas
Dans la cour.

dimanche 23 janvier 2011

La Roche-sur-Yon.

La cité garnison a des avenues bien droites
En plein milieu desquelles on peut mettre un canon
Mes foulées dans la nuit ne sont pas bien adroites
Car j'ai dans le buffet deux bolées, trois canons.

Avec Michel le libraire, déjeuner au Clémenceau.
Pascal et Pat rivalisent de plus belle
Pour faire de chaque instant un souvenir très beau.
Prochaine étape : La Rochelle.

Lollypop's syndrom.

We often experience
The artificial taste of life.
Nevertheless
We will go through.

vendredi 21 janvier 2011

Le bassin aux nymphéas (1899).

- Moi ça ne m'arrange pas
D'avoir la voiture demain,
Parce qu'après je vais bruncher
Avec mes copines."
Dit-elle à sa mère, en passant devant
Le bassin aux nymphéas
Peint en 1899 et conservé à Londres.
Il y avait beaucoup de gens à l'emploi du temps serré
Dans les trois derniers jours
De la rétrospective Monet.

jeudi 20 janvier 2011

Winter sun reborn.

Leaving
"La grande épicerie de Paris",
My distracted look
Meets her
In the plenitude of a fine afternoon.
She was looking at me already for a thousandth of a second.
She was ahead of me
Of one millisecond.
And her beautiful face
Hits me in welcoming me
Like a winter sun reborn.

mercredi 19 janvier 2011

Murakami-kéa.

J'ai regardé le staff
De Murakami
Se prendre la tête (de Bouddha)
Pendant des heures pour la poser
Au millimètre près
Sur son socle.
Et moi en trois minutes
J'ai brisé entre mes mains
Les articulations en plastique
D'une boîte de rangement Ikéa
Que je n'arrivais pas à monter.
Héros sans patience de constructions sans gloire,
Mettez ça sur mon CV.
Impossible dans ces conditions
De demander l'asile au Japon.
Je ne suis pas fait pour l'Art
A peine pour la poésie.
Qui tombe du ciel et qui vient de soi
En un joyeux
Patatras.

mardi 18 janvier 2011

Coco Sumner in Paris.

She's like a child locked in a music box
She finds an opening in her heart
Mature and sulky, what a paradox
That beauty reconciles in her art.

Faced with the violence to be herself
Her keen eyes catch the audience
She's like a pretty girl from Veermer de Delft
But too much rock to make stamps.

Icon of instinctive modernity, someone
Filmed her with a 8mm camera,
Music is the place where happy memories
Happen again.
Even here in Paris.

dimanche 16 janvier 2011

Silent fireworks.

A christmas cracker
Pulled to one side
That's what love was
In my 18 year old.

samedi 15 janvier 2011

Jeune femme à la bouteille de jus d'orange.

Il n'y a qu'une touriste pour boire
Une bouteille de jus d'orange d'un litre
Au goulot et en plein coeur
De l'esplanade
Des Invalides
Me dis-je
En traversant le pont
Pour aller voir madame Monet
Se faire retenir vivante
Dans la cage de l'inspiration.
J'ai soif, dit Camille
Quand est-ce que c'est fini ?
Ne bouge pas, répond Claude,
Le problème c'est qu'on ne sait jamais
Quand c'est fini
Et s'il ne tenait qu'à moi
Et pas à cette chienne de vie
Je pourrais te peindre
Jusqu'à ce qu'ils inventent
Le Pschitt.

vendredi 14 janvier 2011

Au moment où elle renversa son couteau.

Elle se tenait droite comme un i
Pour manger son omelette au jambon
Au Sanseveria,
Rue de Rivoli.
Son couteau elle renversa
Au moment où en Tunisie
On renversait l'oppresseur.
C'est qu'il s'en passe
Rue de Rivoli
Des choses à toute heure.

The low profile of desire.

Dressed in a white rain coat
In the subway station called :
Mirabeau.
Something in her face
Tough and sweet
Like a sunrise captured by a leather glove
That only a smile can crack.
Beauty of the unknown,
Uncertainty of a crowd that never comes.
Let me see your face
As if I was looking at a smashing painting
In the gallery of instant.
I don't want much more in this world
Or so for today.

jeudi 13 janvier 2011

Un goûter chez Sissi.

Un goûter chez Sissi
Une jolie table qui donne sur la place Pigalle
Et Delphine une amie
Gracieuse comme une danseuse de Chagall.

mercredi 12 janvier 2011

The candy machine.

She kept staring at the candy machine
Under the blue grey sky of loneliness
I didn't know if she was
Lost in her thoughts
Or if she really wanted a candy bar.
I'll never know
I had no change.

mardi 11 janvier 2011

Pluton, plutôt.

Au nombre de détritus
Qui jonchaient le sol
Où en quatrième vitesse
Il songea atterrir
L'intrépide Martien
Fit immédiatement demi tour
Et se dit
Qu'il trouverait bien quelque chose
Pour décider ses congénères
A envahir Pluton,
Plutôt.

dimanche 9 janvier 2011

Making movies.

You told me making movies
Is an aphrodisiac and perverse machine.
That's what you told me, one hundred times,
A bunch of tears riding with your voice.
And I replied to you
Once and for all :
Action !

vendredi 7 janvier 2011

Fleur de non souci.

Je patientais derrière mon micro
Pendant qu'elle interviewait
L'invité
Qui me faisait face.
Et, après la chanson où elle aurait pu le lâcher un peu,
Elle est revenue vers lui.
Et après encore, elle a passé une autre chanson
Plutôt soporifique
Qu'elle aurait très bien pu écourter
Et qu'elle a quand même fini par écourter
Pour conclure.
Mais juste avant  de reprendre l'antenne
Elle s'est penchée vers moi
Pour me dire :
- Je suis désolée, on ne va pas avoir le temps
De parler de votre livre.
J'avais vraiment prévu de le faire,
Mais je n'ai pas vu le temps passer."

jeudi 6 janvier 2011

The inverted sky.

Thousands of dead birds rain down on Arkansas
Correspond to hundred of dead black birds down in my heart.
This is not a question of temperature,
Or a sad omen.
It's the inverted sky,
And the low oxygen level when you left me,
And the earth who rotates just a little slower
Without you.

mercredi 5 janvier 2011

Princess of Beaugrenelle.

à Alexandra Geyser.



Il y a dans ce quartier
Qu’on appelle :
Beaugrenelle.
Une princesse qui vit dans une tour
Haute et impersonnelle.
Elle suscite la convoitise d’hommes
Furibards de ne savoir être doux.
Elle promène son Leica dans Paris
Se demandant par hasard
Si la Tour Eiffel ne serait pas bisexuelle ?
Elle manque toujours ses premiers rendez-vous
Comme si elle était prisonnière de l’instant.
Elle connaît la dureté d’être frêle
Princesse de Beaugrenelle
Dans ces tours où personne ne se dit réellement Bonjour
Dans ce monde où la plupart partiront
Sans s’être dit Au revoir.

The cacophony of death.

If she only knew
Death is not silence
She wouldn't kill herself.
And she would walk like a ghost by her side
Selling postcards from quietness.

lundi 3 janvier 2011

The most spontaneous applause.

The most spontaneous applause
Came when you told me :

- I'm in love with someone."

Because the road was halfway done.

Extra pour les fêtes.


Elle avait des yeux gris bleus du tonnerre
Une frimousse à venir des pays du froid
Normal qu’ils l’aient engagée comme extra
Pour les fêtes au Picard de Verneuil sur Seine.

Des petites tâches de rousseur constellaient
Son visage comme des pépites de chocolat
Sur les cookies sortis du four ou bien comme les étoiles
Qui canardent la voûte céleste
Quand elles ne sont pas projections de nous-mêmes.

Il y avait foule en cette après-midi de la Saint-Sylvestre
Chez les commerçants de Verneuil-Sur-Seine
Mais rester chez soi sans l’apercevoir eut été trop bête
Même pour faire des cookies ou des poèmes.



dimanche 2 janvier 2011

First home baked poem.

I dreamed of Erika Forster from Au revoir Simone
She was cooking for me some lovely cupcakes
Each one of them was lovely but deformed
Like the true love when it's fake.


She approached her beautiful long hair and said gracefully in my ear :
 - Hey man, no mistake,
La légende des siècles ne vaut pas un steak."
That means : 
A fucking old book don't worth a piece of meat.