vendredi 26 août 2011

Armageddon de poche.

La méchanceté des gens
Quand ils n'ont pas ce qu'ils veulent
Mériterait parfois
Une bonne baffe dans la gueule.

L'irréductible solitude.

Personne
Ne cherche autant à fuir
L'irréductible solitude
Qu'une fille qui se croit
Jolie.
- Normal, répond-t-elle,
Je ne supporte pas le gâchis !"

Un jour il faudra bien démonter l'illusion de ce monde.

Le jour où l'idée de Dieu se fera la malle
Au-dessus de Paris
Elle désassemblera la tour Eiffel
Comme on enlève le capuchon d'un stylo,
Aussi simplement que vient de le faire
Avec sa réplique en toc
Ce vendeur sénégalais
Sous la station Bir-Hakeim
Confronté à une énième
Patrouille de police.

La fille remarquable.

- Je venais de sortir d'une séance d'UV,
Je m'étais maquillée,
Et il n'a rien remarqué !"
Dit-elle à son amie
Avec un dépit terrible,
Dévastateur,
Comme si le dernier cyclone en date fumait une clope au coin de la rue,
En lui tournant le dos.

Chanson française.

Les disques étaient
Dans mon adolescence
Une façon d'accéder à la poésie
Quand les livres rebutaient.
Il n'y a plus moyen aujourd'hui,
N'est-ce pas ?
Tout est foutu ?

mercredi 24 août 2011

Le dernier avion.

J'aimerais beaucoup faire
Fonctionner de nouveau
La caméra super 8 de mon père
Et connaître le nom
Du dernier avion qu'il a piloté.
Pourtant s'il devait revenir sur terre,
Je ne lui poserais pas de questions sur son passé,
Je l'installerais devant un match de foot à la télé
Et lirais un vieux livre ou rêvasserais à je ne sais qui
Dans la pièce d'à côté,
Et quand je l'entendrais exploser de joie
Parce que son équipe vient de marquer,
Je le rejoindrais
Dans la pièce d'à côté
Et partagerais sa joie
Regardant avec lui le replay de l'action.
C'est comme ça d'ailleurs qu'il faudrait
Pouvoir
Regarder son passé.

mardi 23 août 2011

Ses bottes en python.

Ses bottes en python
Dépitaient les piétons.
Chemise frottant tétons,
Paradis de coton,
Son cœur pilait glaçons.
Elle tourna les talons
Dépiautant un bonbon
A la menthe
Entre ses doigts...
FIN.

La mélancolie de la nuit.

Même dans un quartier infesté
De putains, de misère,
D'histoires tristes et de types louches,
On trouve une rue paisible,
Un bac de fleurs à une fenêtre.
Il n'y a qu'à bien chercher
Ou, c'est la même chose,
Se perdre.

samedi 20 août 2011

Une adolescence à l'américaine.

Si tu y avais mis du tien
j'aurais pu vivre
Une adolescence américaine.
Si les pentes de jardins avaient dévalé jusque dans le living
Si nous avions atteint la lune au lieu de nous détourner l'un de l'autre
Et si Mark Twain avait invité Marcel Proust à chasser le daim
Si tu avais été outrée pour un oui ou pour un non
Et si tu avais eu un casier pour ranger tes affaires dans le hall du lycée
Un casier qui m'aurait servi de boîte aux lettres bien sûr
Si tu t'étais laissée embrasser le seul jour de ma vie où j'ai été sportif
Si notre naïveté avait eu du bon sens
Si les routes avaient été plus larges et l'horizon lointain
Et si j'avais laissé des plumes sur la banquette arrière
Si tu avais fini le pot d'ice-cream au lieu de le remettre au frais.
En même temps, si tu avais fini le pot d'ice-cream,
C'est toi peut-être
Qui aurait eu
Une adolescence à l'américaine.

vendredi 19 août 2011

Portrait en feu.

Braises ses chevilles,
Bâtons ses jambes
Flammes ardentes son cœur
Étincelles dans ses yeux
Été suffocant malgré sa robe légère.

jeudi 18 août 2011

7 milliards.

"Nous serons bientôt sept milliards sur terre,
Me dit-elle.
- Oh, réponds-je, du moment qu'il y en a un
Pour relever le niveau."

The idiot.

J'éprouvais toujours une peine immense
Pour les personnes qui m'offraient
Un cadeau d'anniversaire
Qui ne me plaisait pas.
Et surtout si elles ne s'en rendaient pas du tout compte.
A sept ans tu vois,
J'étais déjà mûr
Pour Dostoïevski.

Illusion.

Je me mets à ma table de travail
Quand je me dis que ça fait longtemps
Que je ne suis pas tombé sur un livre qui me plaît.
Un livre que j'aurais envie de trimballer
Tout le temps avec moi,
Comme une rampe à laquelle s'accrocher.
Comme une lampe à laquelle s'éclairer.